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Des exportations de produits laitiers menacées par l’instabilité géopolitique

Les perspectives de commerce de produits laitiers sont malmenées par des tensions géopolitiques avec plusieurs partenaires privilégiés de la France, comme l'Algérie, les États-Unis et la Chine.

Entre tensions géopolitiques et opportunités sur les marchés d’Asie du Sud-Est, l’interprofession laitière (Cniel) a balayé la situation du commerce des produits laitiers français lors de sa conférence de presse de rentrée.

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Quelles perspectives pour le lait français en 2025 ? L’interprofession laitière dépeint des perspectives de collecte incertaines, un cadre géopolitique mouvant et des opportunités à l’exportation en Asie du Sud-Est, lors de sa conférence de rentrée le 9 septembre 2025.

Quelles sont les perspectives pour le lait français en 2025 ? Une évolution de la collecte incertaine, un cadre géopolitique mouvant et des opportunités à l’exportation en Asie du Sud-Est, a répondu l’interprofession laitière, le Cniel, lors de sa conférence de rentrée le 9 septembre 2025, à Paris.

Pour l’instant, « la collecte laitière est pratiquement stable sur les huit premiers mois de 2025, par rapport à l’an passé », décrit le directeur économie du Cniel, Jean-Marc Chaumet. À moyen terme, « il y a un réel risque », s’inquiète le président du Cniel Pascal Le Brun, notamment en Normandie et en Bretagne, frappées par la FCO (fièvre catarrhale ovine).

Du côté des Savoies, touchées par la DNC (dermatose nodulaire contagieuse), il y a aussi « forcément des impacts en termes de volume de collecte », pas encore quantifiés, complète Sandra Leperche, directrice de la sécurité des aliments du Cniel.

Commerce international perturbé

Le solde commercial des produits laitiers français est excédentaire, à 3,3 milliards d’euros, grâce aux ventes vers les pays tiers. Mais ces perspectives de commerce sont malmenées par des tensions géopolitiques avec plusieurs partenaires privilégiés de la France. Comme pour le blé, les exportations vers l’Algérie sont à l’arrêt, du fait des tensions diplomatiques. Le pays était la troisième destination de la poudre de lait écrémé pour la France, avec 11 % de nos envois.

Outre-Atlantique, c’est l’accord politique conclu en août avec Donald Trump qui impose des droits de douane d'au moins 15 % sur les produits laitiers européens. « C’est un mauvais accord tel qu’il a été signé, estime le président du Cniel. Il représente un signe de faiblesse de l’Union européenne vis-à-vis des États-Unis. »

Ce pays représente 4 % de nos exportations totales, mais c’est une des premières destinations pour le brie (11 %). Comme l’accord concerne toute l’Europe, « il pourrait y avoir un effet de ricochet que l’on ne maîtrise pas, analyse Pascal Le Brun. Les envois européens pénalisés pourraient laisser davantage de place sur le marché américain à d’autres pays, comme la Nouvelle-Zélande. »

En Chine, l’enquête antidumping des autorités sur des produits laitiers européens freine aussi le commerce. Pékin livrera sa décision en février prochain, une échéance qui a été repoussée de six mois. Le pays représente 7 % des exportations totales françaises de produits laitiers, pour un montant de 650 millions d’euros.

Opportunités en Asie du Sud-Est

Au total, environ 12 % des exportations françaises de produits laitiers pourraient être affectées ou touchées par le contexte géopolitique et les relations internationales avec les États-Unis, la Chine et l’Algérie.

Malgré ce contexte peu engageant, le Cniel voit des opportunités à saisir sur le marché international. « Il y a un consensus pour dire que la consommation de produits laitiers va continuer à augmenter à un rythme élevé, et plus rapidement que le commerce », indique Jean-Marc Chaumet.

Il y aurait donc une place à prendre pour fournir des pays qui consomment plus qu’ils ne produisent, par exemple en Asie du Sud-Est. La France ne sera bien sûr pas le seul pays à vouloir saisir l’opportunité. La filière doit analyser sa compétitivité sur ces marchés, pour répondre présente.

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